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Une saison, une œuvre / Maquette de cadole



Déposée au musée en 1990 par Georges Benoît, charpentier en bateau à Saint-Jean-de-Losne, cette maquette représente un type de bateau appelé cadole, abondamment utilisé sur la Saône et sur le canal du Centre pour le transport des marchandises, du 18e siècle aux années 1950.

La cadole, ou bateau ordinaire de la Saône
La cadole servait à transporter jusqu’à 140 tonnes de marchandises (vin, bois, houille, épicerie, pierre, plâtre, etc.). Ses dimensions au 18e siècle étaient de 30 m de long pour 5 m de large, ce qui en faisait le bateau de prédilection pour le canal du Centre ouvert en 1791.
Elle possédait une sentaine, sorte de compartiment permettant la collecte des eaux de pluie ou d’infiltration. L’assèchement périodique de ce compartiment était assuré par les mariniers à l’aide d’une écope. Certaines cadoles étaient équipées d’une cabine mobile (vraisemblablement pour abriter les mariniers) qui se déplaçait ou s’enlevait à volonté, et était posée sur le chargement ou au fond de la cale. Cette cabine était la « cadole » qui par extension a donné son nom au bateau.
Les cadoles étaient rarement équipées de moyens de gouverne. Le bateau était incorporé à un convoi, tiré depuis la berge par des haleurs agissant sur l’avant et l’arrière. Elles étaient construites principalement à Chalon-sur-Saône et Montceau-les-Mines. En 1888, sur 325 bateaux porteurs recensés sur la Saône, les cadoles étaient au nombre de 181.

Les chantiers navals à Chalon
Dès la fin du 2e siècle de notre ère, deux sites portuaires ont livré de la poix et des tissus poissés provenant du lutage des bateaux, attestant ainsi de la présence des premiers chantiers de construction, ou pour le moins de réparation de bateaux.
Le 19e et la première moitié du 20e siècle ont été les périodes les plus fastes pour les chantiers navals sur le bassin chalonnais. En 1860, la profession regroupait 27 maîtres charpentiers et un total de 65 ouvriers. Il restait encore
4 chantiers en 1924, produisant entre 10 à 15 bateaux neufs de 38 m par an.
Le chantier de la compagnie des Mines de Blanzy fut implanté à la pointe aval de l’île Saint-Laurent dès 1833 pour la construction de cadoles, puis a été transféré aux alentours des années 1920, au port Baroy, situé rive gauche de la Saône, en aval du pont des Dombes. La photographie de 1878 montre les ouvriers tenant l’outil représentatif de leur
spécialité.