Dominée, durant toute la première moitié du siècle, par le modèle académique, la peinture du XIXe siècle s’organise autour des écoles des Beaux-arts, des grands prix de peinture et des ateliers d’artistes reconnus. Ce système, où les artistes exposent leurs œuvres lors des Salons parisiens, fut remis en cause dès la seconde moitié du siècle, tout en continuant à laisser son empreinte sur les collections des musées : les tableaux achetés par les conservateurs de l’époque ou reçus en don de la part de particuliers témoignent donc avant tout du goût des notables locaux et des Sociétés artistiques provinciales.
Essentiellement françaises ces œuvres sont une projection locale des grands mouvements qui ont parcouru le monde de la peinture durant tout le siècle. Figurent ainsi dans les collections, à coté de portraits anciennement attribués à Géricault ou à Girodet, des œuvres de peintres académiques tels que Thomas Couture, Adrien Dauzats ou Henri-Pharamond Blanchard, mais aussi de très nombreux tableaux de peintres locaux qui, une fois formés dans les ateliers parisiens, sont revenus peindre en Bourgogne. Parmi ceux-ci trois d’entre eux sont particulièrement représentés.
Étienne Raffort (Chalon-sur-Saône, 1802 – Gergy, 1880) :
Même s’il s’est inspiré à plusieurs reprises de sa ville natale, ce sont ses voyages en Algérie, dès 1832, en Italie et au Proche Orient en 1844, qui lui fournirent les principaux sujets de ses œuvres. Paysagiste talentueux, fasciné par Venise, la baie de Naples ou le Bosphore, il est resté fidèle au romantisme pittoresque du début du XIXe siècle en animant ses paysages de multiples scènes ou personnages.
Antonin Richard (Chalon-sur-Saône, 1822 – Chalon-sur-Saône, 1891).
Formé à l’école de dessin de Chalon-sur-Saône, Antonin Richard fréquenta pendant plus de treize ans le groupe des paysagistes de Barbizon où il se lia d’amitié avec Jean-François Millet et Charles Jacque. De retour dans sa ville natale, il continua à peindre de nombreux paysages, cours et intérieurs de ferme, portraits de paysans et scènes de la vie rurale.
Philibert-Léon Couturier (Chalon-sur-Saône, 26 mai 1823 – Saint-Quentin, 26 novembre 1901).
Ami de Corot et de Millet, Philibert-Léon Couturier est connu pour sa peinture animalière et ses nombreuses scènes de basse-cour qui lui valurent le surnom de « roi des poulaillers » donné affectueusement par son ami Théophile Gautier. Pourtant, il réalisa de nombreux portraits, natures mortes et scènes rurales de qualité, qui furent régulièrement sélectionnées au Salon parisien durant toute la seconde moitié du XIXe siècle.