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Une saison, une œuvre / Ecologie de la lumière et de la matière


Christine Vadrot, Bruit, 2018 © Christine Vadrot

Une fois n’est pas coutume, le musée a choisi de mettre en avant une œuvre ne faisant pas partie de ses collections, mais qui entre en résonnance avec certaines d’entre elle. Cet automne, c’est Bruit l’artiste Christine Vadrot que vous pouvez découvrir !

Une artiste plasticienne chalonnaise
Aujourd’hui artiste-enseignante à l’école École Media Art Fructidor de Chalon, la dramaturgie picturale de Christine Vadrot est celle du vivant : elle se développe essentiellement à partir d’une expérience des corps (biologiques, physiques, chimiques…). Elle est investie dans une recherche pluridisciplinaire. Après avoir été diplômée des Beaux-Arts de Dijon en 1986, elle a notamment réalisé des scénographies pour des spectacles musicaux, ballets et pièces de théâtre, et a participé à plusieurs expositions collectives et ouvrages littéraires, de Chalon aux États-Unis. À Chalon, elle a été à plusieurs reprises résidente de La Vie des Formes, un chantier international de création expérimentale, où elle a par exemple produit l’oeuvre Labyrinthe (2005-2008). Plusieurs expositions personnelles ont mis l’accent sur son travail sur le rouge (2009-2014). Christine Vadrot développe depuis dix ans d’autres axes de recherche, comme celui du recyclage du corps pictural, présenté à la galerie Mary-Ann de Mâcon en 2019 et à la Maison de la Culture de Nevers en 2023. Une autre partie de son travail concerne l’interaction entre
le végétal et le numérique, le corps et le geste-pli.

Les mots de l’artiste
« Ma pratique artistique est basée sur l’étude de la nature physique de la couleur et la nature du signe plastique. En 2013, j’ai commencé à travailler à partir du matériau sec, broyé et tamisé. C’est en élaborant une archéologie du corps pictural que s’est imposée à moi une relation particulière avec la matière.
Sous forme de particules (miettes multicolores), la vision est modifiée et la couleur ainsi disséminée rayonne en de nouveaux effets. Je structure l’espace par le calibrage des grains, la densité et la fluidité des masses. Ainsi, je prends en considération les questions de société, de flux humains et d’environnement, m’intéressant à ce que la multitude exprime de notre monde.
Le recyclage du corps pictural se mesure à l’actuelle pixellisation du monde des images et montre comment la peinture y résiste ; à la fragmentation et à la dématérialisation, subsiste une sorte d’anatomie secrète des flux du monde réel. À travers cette démarche, je poursuis une réflexion sur la notion de ruine et celle d’intact. En effet, je cherche à faire parler la matière sans la touche ou le geste en privilégiant l’organisation aléatoire de la couleur.
Un équilibre entre lumière et matière colorée me semble porteur d’un message universel. Là, se conjuguent l’inconnu et le familier, le proche et le lointain, le microcosme et le macrocosme. »