Géricault, un homme de toutes les couleurs
La redécouverte du « Portrait de Noir » conservé au musée Vivant Denon et réalisé lors de son apprentissage chez Pierre Guérin vers 1811-1812, constitue le point de départ de cette étude approfondie du regard si singulier de Géricault, qui fut l’un des premiers peintre occidental, dans son célèbre « Radeau de La Méduse » (Salon de 1819), à faire d’un métis le héros principal d’une toile monumentale. Le métissage doit être alors considéré comme la ferme condamnation du système colonial, entièrement basé sur la ségrégation de la couleur de peau. Mais la vision anticolonialiste de Géricault ne s’arrête pas là : l’artiste romantique explore dans ses œuvres la guerre d’indépendance de Saint-Domingue, la résistance, en Égypte, face aux armées napoléoniennes, celle des Grecs face aux Turcs. Des citoyens du monde qui aspirent tous à l’indépendance et à la paix des peuples. Les thèmes orientaux et les personnages exotiques dans l’œuvre de Géricault signalent son adhésion d’artiste à la modernité romantique. Alors que, pour la plupart de ses contemporains, l’Orient n’est qu’un prétexte à un exotisme de façade, l’iconographie de Géricault sert à véhiculer des revendications humanistes et à diffuser des mots d’ordre politiques défendus, à commencer par les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité étouffés par la Restauration.
Bruno Chenique
Extraits de son ouvrage
Citoyens du Monde. Noirs et Orientaux
de Géricault, 2020, éditions Lienart/musée Denon.
Conception et réalisation/
Musée Vivant Denon
Scénographie/
Musée Vivant Denon
Graphisme et signalétique/
Savannah Lemonnier et Tauros
Inauguration /
Mercredi 29 janvier
18h30
Institutions partenaires /
Avec la participation de /
Dossier pédagogique /Portrait d'un Noir