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Une saison, une œuvre • Le vase de Jamblique


Vase de Jamblique Vers 470-490 Trouvé dans la Saône au « Porto » de Damerey (Saône-et-Loire) vers 1950 Alliage cuivreux, martelé Contenance : trois setiers romains (1,63 l). © Philip Bernard - musée Denon

A l’origine, cet objet devait être un vase métrique ou étalon. Il s’apparente également par sa forme, à la « buire » (un vase d’église) retrouvée dans l’une des tombes du cimetière mérovingien de Lavoye (Meuze) daté du début VIe siècle.

Quel mystère derrière son inscription ?

La panse, de forme tronconique, est ornée de filets délimitant six sections inégales. Son excellent état de conservation permet la lecture d’une inscription chrétienne gravée avec soin. Elle court de part et d’autre d’un chrisme composé des lettres X (chi) et P (rhô),  ponctué de l’alpha et de l’omega.

Certaines lettres donnent naissance à des tiges feuillues, signes de vie éternelle. Le nom de JAMBLECHUS, d’origine grecque est identifié à celui d’AMBLACUS ou IAMLYCHUS, évêque de Chalon (†490), dont l’épitaphe a été retrouvée dans l’église de Saint-Germain-du-Plain (Saône-et-Loire).

Le texte (ME IAMBLECHO XP EXSAIAT ALV GAPV) a été restitué ainsi : « Le Christ me remplit pour Jamblique d’un autre garum », allusion à la sauce de poisson fermentée très prisée dans le monde antique. Cet objet devient le contenant symbolique de la foi chrétienne qui habite Jamblique. Un évêque de Trêves, homonyme et attesté vers 476, serait-il venu finir ses jours à Chalon ?


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