Les premiers indices d’occupation humaine n’ont laissé, à Chalon, que des traces sporadiques sous forme d’outils ou armes en silex, baptisés « bifaces » ou « coups de poing » et datés du Paléolithique moyen (100 000 – 50 000). Contemporains de la dernière période glaciaire, où des animaux tels que le mammouth et le rhinocéros laineux parcouraient la région, deux bifaces présentés dans la salle d’exposition ont retrouvés à Chalon, dans une carrière d’argile. Ils ont vraisemblablement été perdus ou abandonnés à l’emplacement d’un campement temporaire par des chasseurs migrateurs…
Des vestiges d’établissements humains, du Paléolithique moyen et supérieur, sont connus dans la région chalonnaise sous forme d’habitats de plein air (Saint-Martin-sous-Montaigu, Germolles, Farges…), ou encore de sites de grottes (Culles-les-Roches, Saint-Denis-de-Vaux, Germolles, Rully). Le site de Germolles a fait l’objet d’une campagne de fouilles depuis plusieurs années, conduites par l’université allemande de Tübingen.
L’époque solutréenne s’illustre au musée Denon par la présence de 13 pointes en forme de feuilles de laurier d’une qualité de taille exceptionnelle. Elles ont été découverte en 1874, à Volgu, commune de Rigny-sur-Arroux, dans une cachette rassemblant plus d’une quinzaine de pointes. L’ensemble, daté de -22 000, fait l’objet actuellement de plusieurs études conduites par des scientifiques français et étrangers. L’une d’entre elles porte sur une éventuelle chauffe du silex avant la taille…
Au nord-est de Chalon, la plaine de Crissey a livré les traces d’un habitat mésolithique (-7 000/-5 500) avec des activités essentiellement tournées vers la pêche, la chasse et la cueillette. Un outillage composé de nombreux « microlithes », silex taillés de très petite taille équipant sagaies ou harpons, a été mis au jour.
Le néolithique et les débuts de la sédentarisation, avec la recherche de terres fertiles, explique la richesse des découvertes dans la vallée de la Saône sous forme de trouvailles isolées et traces de véritables habitats (Saint Jean-des-Vignes et Saint Cosme-le-Haut à Chalon, Champforgeuil, Crissey, Saint Marcel). Le site du « Moulin de Droux » à Lux, celui de la rue de Rochefort, quartier de Saint Jean-des-Vignes, à Chalon, datés du Néolithique moyen (env. – 3 500) présentent un intérêt particulier du fait de leur appartenance au faciès chasséen. Le Camp de Chassey, site éponyme, situé à une quinzaine de kilomètres de Chalon, a fait l’objet de fouilles de 1969 à 1979 et a livré un mobilier important tant céramique que silex taillés.
La période chalcolithique (-2 000), ou âge du cuivre, illustre l’apparition des premiers objets métalliques en cuivre natif. Le riche gisement d’Ouroux-sur-Saône en témoigne ainsi que les sites de Crissey et Saint Marcel, avec une occupation à la fois des berges de la rivière et des terrasses, hors d’atteinte des hautes eaux.
L’ensemble des collections liées à ces sites sont conservées au musée Denon. La salle préhistoire en présente les plus beaux éléments.
Télécharger le document Zoom sur... Les pointes de Volgu